Coupe du Monde Féminine - Même pas peur !





Habituées à jouer souvent dans des stades presque vides, les footballeuses de l'équipe de France vont affronter l'Allemagne mardi devant plus de 50 000 spectateurs à Mönchengladbach pour leur dernier match de poule du Mondial et elles affirment que ça ne les tracasse pas plus que ça.

Ces filles là n'ont peur de rien. Loin d'être tendues avant d'affronter l'Allemagne chez elle devant 50 000 personnes acquise à sa cause, les filles d'Olivier Bini veulent au contraire se nourrir de cette ambiance. "Ca nous plaît de jouer devant du public", résumait l'attaquante Gaétane Thiney après le match contre le Canada, disputé devant plus de 16.000 spectateurs à Bochum. Il faut dire que d'habitude, que ce soit en club ou en sélection, elles évoluent devant quelques centaines de supporteurs, parfois quelques milliers en Ligue des champions. Mais se retrouver devant les tribunes pleines à craquer du Borussia Park de Mönchengladbach, entièrement acquis à la Mannschaft, ne risque-t-il pas d'avoir un effet paralysant sur les Bleues ?
Pas du tout si l'on en croit la jeune Wendie Renard (20 ans). "Elles seront 11 joueuses, plus le 12e homme. Ca va nous motiver", dit-elle avec aplomb. Régulièrement interrogées sur le sujet en conférence de presse, les Bleues insistent sur leur envie de profiter de ces moments rares, la nécessité de se concentrer sur l'évènement sans se laisser dépasser, mais la peur ou la pression n'ont guère de place dans leur discours.
"Le plus impressionnant, c'est les cinq premières minutes, quand on sort du tunnel. Après ça va", juge Corine Franco, qui s'inquiète plus de la difficulté à communiquer dans une telle ambiance, "même en criant".
Penser à Laragne
"Avec six points, on a fait le boulot avant, donc c'est plus simple", reconnaît Corinne Diacre, adjointe du sélectionneur Bruno Bini et ancienne arrière centrale de l'équipe de France (121 sélections). "Je me mets à leur place, moi qui ai joué deux ou trois rencontres devant 10 ou 20.000 spectateurs. Ca va être hyper stimulant. Dans ces ambiances, on oublie la fatigue, ce sont de bons moments à vivre", ajoute-t-elle. "Quand il y a du public, le niveau de jeu augmente", affirme même l'attaquante Elodie Thomis.
Pour Makis Chamalidis, psychologue du sport qui travaille régulièrement avec les Bleues et leur staff, "les filles ont surtout envie de montrer ce qu'elles savent faire". "Ce qu'elles vont vivre mardi, c'est pour ça qu'elles s'entraînent depuis qu'elles sont toutes petites. Il faut être à la hauteur de l'évènement mais je ne me fais pas trop de souci", dit celui qui a animé un atelier de parole à Clairefontaine, la veille du départ pour l'Allemagne. "Il y a eu un moment pour parler de tout ce qui était inconnu pour elles, un premier Mondial pour la majorité, des stades de cette dimension, etc... L'idée dans notre travail est qu'elles puissent penser au jeu et pas à l'enjeu. Mais il y a aussi ce moment où on peut parler de l'enjeu et dire "j'ai peur, je ne connais pas", explique-t-il.
La capitaine Sandrine Soubeyrand estime également que la victoire lyonnaise en Ligue des champions a été un plus pour la confiance du groupe. "Les Lyonnaises savent ce qu'est la pression du résultat. Chacune doit amener son expérience à l'autre. Ca peut amener de la sérénité à celles qui ont moins de vécu", dit-elle. Bruno Bini, lui, a sa propre méthode pour évacuer pression et pensées parasites: "Je pense à Laragne, mon village natal dans les Hautes-Alpes. Je suis bien, dans mon truc. Ca dure 15 secondes et je me sens bien."
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AFP / Eurosport