Laurent BlancUn article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Laurent Robert Blanc est un
footballeur français devenu entraîneur, né le
19 novembre 1965 à
Alès (
Gard). Ce défenseur, au profil très offensif, formé à l'origine comme milieu de terrain, est l'un des cadres majeurs de l'
équipe de France qui a remporté le
Mondial 98 et l'
Euro 2000.
Après sa carrière de joueur, il poursuit une carrière d'entraîneur aux
Girondins de Bordeaux, à partir de 2007. En mai 2010, il est désigné par la
Fédération française de football pour succéder à
Raymond Domenech en tant que sélectionneur de l'
équipe de France de football après la
Coupe du monde en Afrique du Sud[1].
BiographieLaurent Blanc joueurLes débuts à MontpellierIssu du centre de formation de
Montpellier, où il arrive en 1980 après avoir évolué dans les équipes jeunes de l'
Olympique d'Alès en Cévennes, Laurent Blanc débute en équipe première en
1983. Doté d'une excellente technique individuelle et d'une remarquable vision du jeu, il occupe un poste de milieu de terrain offensif. Il est de l'aventure montpelliéraine qui aboutit à la montée en
première division en
1987. C'est à ce poste qu'il remporte le
Championnat d'Europe de football Espoirs 1988.
Lors de la saison
1989-
1990, devant les difficultés du club en
championnat (19
e à la 25
e journée) et à la demande de
Michel Mézy qui vient de remplacer
Aimé Jacquet à la tête de l'équipe, il descend en défense centrale au poste de libero. Laurent Blanc se trouve trop jeune pour ce poste, il s'y plie à contre-cœur, de peur de perdre sa place en équipe de France.
Son entente avec
Julio Cesar fonctionne parfaitement et le club finit 13
e du championnat. En fin de saison, il remporte avec son équipe la
coupe de France face au
RC Paris 2 à 1, il ouvre le score sur coup-franc dans les prolongations à la 103
e minute.
Il se fixe définitivement au poste de libero dès la saison suivante, ce qui ne l'empêche pas de finir meilleur buteur du club en championnat avec 14 buts inscrits (sur penalty ou de la tête principalement) lors du
championnat.
En
Coupe des Vainqueurs de Coupes, Laurent Blanc réalise avec Montpellier un très beau parcours en sortant successivement le
PSV Eindhoven puis le
Steaua Bucarest avant de s'incliner en quart de finale face à
Manchester United, malgré un 1 à 1 prometteur au match aller à Old Trafford.
L'exil en Italie, puis le retour en FranceEn
1991, Laurent Blanc tente une première expérience en
Italie, à
Naples. Défenseur très porté vers le but adverse, il peine à se faire aux exigences tactiques de son équipe. À l'issue d'une saison honorable (31 matchs et 6 buts inscrits) mais peu concluante, il revient en France, à
Nîmes, puis à l'
AS Saint-Étienne, de
1993 à
1995 où il retrouve toute son efficacité défensive et offensive (13 buts la dernière année). Malheureusement en pure perte, car les Verts sombrent dans le classement, ne devant leur maintien qu'à la décision de la Ligue de ne pas faire remonter l'
OM, à cause de finances trop précaires.
L'
AJ Auxerre le recrute en
1995. Guy Roux souhaitait trouver un successeur à l'international néerlandais
Frank Verlaat, mais aussi relancer le joueur, comme auparavant l'international belge
Enzo Scifo (de 1989 à 1991) et l'international français
Alain Roche (de 1990 à 1992). Mission accomplie : certes, il se blesse rapidement mais revient après la trêve hivernale fin 1995 et réalise la saison parfaite en remportant un doublé
coupe/
championnat.
L'épisode FC BarceloneEn cette fin de saison
1996, Laurent Blanc est convoité par de nombreux clubs européens, et c'est finalement le
FC Barcelone qui emporte la signature du libéro de l'Équipe de France. Sa deuxième tentative étrangère ne s'avère pas aussi concluante que prévue. Il est recruté par l'entraîneur néerlandais
Johan Cruyff, qui est remercié le jour même de la signature du contrat. Il remporte fin août la Supercoupe d'Espagne face à l'
Atletico Madrid, mais une blessure perturbe ses débuts en Liga. Il parvient tout de même rapidement à décrocher une place de titulaire au sein de la défense catalane. La seconde partie de saison est plus délicate avec un carton rouge en 1/4 de finales de
Coupe des Coupes, puis une blessure contre Extremadure qui le prive du
Clásico contre le
Real Madrid et de la finale de la
Coupe des Coupes qui oppose le
Barça au
PSG. Malgré 28 matchs de championnat, 5 matchs européens et 4 matchs de coupe, Laurent Blanc n'est pas le titulaire indiscutable qu'il se doit d'être à un an de la Coupe du Monde et décide de quitter le club.
La naissance du « Président »Il revient une fois de plus en France en
1997, à l'
OM, convaincu par
Rolland Courbis. À l'OM il apporte beaucoup à une équipe en perte de confiance et lui permet dès sa première année de se positionner en 4
e position du championnat. La même saison, il marque 11 buts (coups francs, penalties, têtes...). C'est à cette époque qu'il gagne le surnom de « Président ». Il marque seulement 2 buts en
1998-
1999 mais reste solide en défense. En
1999, après la conquête de la
Coupe du monde 1998 et la finale perdue avec l'OM en
Coupe UEFA, il repart une nouvelle fois à l'étranger. L'
Inter Milan le recrute pour renforcer sa défense centrale.
En
2001, c'est
Manchester United qui le recrute pour construire une des meilleures équipes d'Europe, avec notamment
Fabien Barthez dans les buts. Il prend sa retraite en
2003, achevant sa carrière sur un titre de champion d'Angleterre.
L'Équipe de FranceAvec les
Espoirs, Laurent Blanc est
champion d'Europe 1988. L'année suivante, dès le second match à la tête de la sélection de
Michel Platini, il est appelé à disputer son premier match en équipe de France A, le
7 février 1989, contre la sélection République Irlandaise.
Cette sélection française en reconstruction ne peut se qualifier pour le mondial 1990. Elle aligne néanmoins une impressionnante série de 19 matches sans défaite dont 10 victoires en 10 rencontres pendant la phase de qualification pour l'Euro 92, ce qui en fait un des favoris pour la phase finale, mais durant laquelle Laurent Blanc et les siens se font sortir dès les poules, par les futurs vainqueurs de l'épreuve : le Danemark.
À l'issue du fiasco des éliminatoires pour la
Coupe du monde de football 1994, Blanc, peu épargné par les critiques, annonce qu'il renonce désormais à l'équipe de France. L'une des priorités d'
Aimé Jacquet, le nouveau sélectionneur national, est de faire revenir Blanc sur cette décision.
Blanc devient l'un des joueurs les plus importants des Bleus de Jacquet, que ce soit sur et en dehors du terrain. Il participe ainsi à l'
Euro 1996 en
Angleterre où la France échoue en demi-finale contre la
République tchèque, n'encaissant que deux buts en cinq rencontres. Il s'agit de la naissance de la grande équipe qui devient championne du monde deux ans plus tard.
Exemplaire durant la
Coupe du monde 1998, décisif en huitièmes de finale face au
Paraguay, où il inscrit le but de la qualification en prolongation à la suite d'une passe de la tête de
David Trezeguet sur un centre de
Pires, il est pourtant absent de la finale en raison d'un carton rouge reçu en demi-finale pour avoir giflé le joueur croate
Slaven Bilic suite à un accrochage entre les deux joueurs. Cette sanction est une des grandes déceptions de sa carrière et est vécue par les supporters et ses équipiers comme une injustice, Laurent Blanc ayant une réputation de joueur fair-play.
Parmi les images fortes de la
Coupe du monde 1998, en France, il en est une qui reste gravée dans les esprits des supporters français : lorsque Laurent Blanc, avant chaque match, embrasse la tête rasée de
Fabien Barthez. Ce geste rituel est attendu par tous au fur et à mesure de l'avancée de la compétition.
Après la victoire de
1998, il participe également à la victoire à l'
Euro 2000. Parfois critiqué lors des matchs de qualifications où l'on stigmatise son âge et son manque de vitesse, il reste solide et fiable en défense centrale lors de la phase finale en
Belgique et aux
Pays-Bas et ne laisse pas échapper le titre. À l'issue du tournoi, il annonce sa retraite internationale, comme son capitaine
Didier Deschamps.
Profil du joueurFormé à l'origine comme milieu de terrain offensif, il était réputé pour ses qualités techniques, sa vision du jeu et son sens du but. Ces qualités lui permirent de se convertir en un défenseur très adroit dans les relances et n'hésitant pas à monter sur les actions offensives. Son placement et sa lecture du jeu compensaient amplement une certaine lenteur et lui évitait de se lancer dans des tacles hasardeux. Durant sa carrière, Blanc avait la réputation d'un joueur défendant toujours « debout » et de manière propre. Sa technique lui permettait aussi de garder son sang-froid dans les situations délicates, lui donnant l'impression de toujours maîtriser son calme et de rassurer ses coéquipiers.
Joueur élégant, au port altier, il fut aussi un très grand buteur en dépit de sa position reculée sur le terrain. Si son jeu de tête fut à l'origine de certains de ses buts sur corners, d'autres furent inscrits dans le cours du jeu, soit sur ses montées, soit sur des coups de pieds arrêtés (penalty ou coup franc).
Très régulier, il n'a connu que très peu de passages à vide en équipe de France, devenant à la fin des années 1990 l'un des cadres les plus sûrs de l'équipe. Son rayonnement sur le terrain, sa maîtrise technique, son sang-froid ainsi que son influence sur ses coéquipiers lui ont valu le surnom de « Président ».
En équipe de France, Laurent Blanc était positionné demi relayeur sous l'ère Platini, avant de se confirmer sous l'ère Houllier défenseur axial de la sélection. Dès lors, lorsque ces 5 joueurs étaient alignés ensemble sur le terrain :
Fabien Barthez,
Lilian Thuram, Laurent Blanc,
Marcel Desailly et
Bixente Lizarazu l'équipe de France n'a jamais perdu. Entre la prise en main de l'équipe de France par Aimé Jacquet en 1994 et la fin de sa carrière internationale en 2000, Laurent Blanc n'a connu qu'une seule fois la défaite (France-Angleterre 0-1 le 7 juin 1997).
Laurent Blanc entraîneurAyant passé ses diplômes, Blanc souhaite entraîner au plus vite un grand club en sautant l'étape d'entraîner des clubs de plus faible envergure. Ceux-ci hésitent à faire confiance à un homme leader certes, mais inexpérimenté. Après des approches infructueuses de l'OM, ce sont les
Girondins de Bordeaux qui lui offrent finalement son premier poste en 2007, en remplacement du Brésilien
Ricardo.
Pour sa première saison sur un banc de Ligue 1, Laurent Blanc est distingué. Il remporte le
trophée UNFP du football de « meilleur entraîneur de Ligue 1 »
[2]. Avec lui, les Girondins terminent le championnat 2007-2008 à la seconde place.
Après cette première saison réussie, il parvient à faire mieux l'année suivante. Le 31 mai 2009, grâce à la victoire contre Caen, Bordeaux et Laurent Blanc deviennent Champion de France, dix ans après leur dernier sacre, mettant ainsi fin au règne de l'
Olympique lyonnais qui perdurait depuis 2002.
Sa troisième année débute sur d'excellents résultats. En championnat, le club s'empare rapidement de la première place, et compte neuf points d'avance sur le deuxième quand arrive la trêve hivernale. En
Ligue des champions, le club se qualifie brillamment pour les huitièmes de finale, en marquant 16 points sur 18 possibles lors des matches de poules, avec notamment deux victoires contre le
Bayern Munich et une victoire et un match nul contre la
Juventus de Turin.
La seconde partie de la saison est beaucoup plus difficile. Les Bordelais perdent la finale de la
coupe de la Ligue contre l'
Olympique de Marseille (3-1). En Ligue des champions, ils remportent laborieusement leur huitième de finale contre l'
Olympiakos le Pirée, avant de céder en quarts de finale contre l'
Olympique lyonnais. En championnat, ils enchaînent les mauvais résultats, et ne terminent finalement que sixièmes.
Ces mauvais résultats interviennent sur fond de rumeurs insistantes quant à l'avenir de Laurent Blanc : celui-ci restera-t-il à Bordeaux la saison prochaine, ou bien quittera-t-il le club pour devenir sélectionneur de l'
équipe de France ou entraîneur d'un grand club étranger ? Les supputations vont bon train dans les media, d'autant plus que Laurent Blanc refuse de se prononcer sur son avenir tant que la saison n'est pas finie. Cette incertitude est probablement une des causes de la fin de saison ratée des Bordelais.
Le
16 mai 2010, au lendemain de la dernière journée de la saison 2009-2010, le club des
Girondins de Bordeaux annonce que Laurent Blanc a décidé de répondre favorablement à la proposition de la FFF
[3], qui n'est autre que de prendre la succession de Raymond Domenech à la tête de l'équipe de France, à l'issue du Mondial sud-africain.
Laurent Blanc sélectionneurAprès l’échec sportif et moral de
l'équipe de France lors de la coupe du monde 2010 sous l’ère Domenech, il succède à celui-ci en prenant ses fonctions de sélectionneur le 2 juillet 2010.
Son premier match sur le banc des
Bleus est un match amical joué le 11 août face à la
Norvège. Pour ce match, il décide – avec le soutien de la
FFF – d’écarter de la sélection les 23 mondialistes.
L’équipe de France est défaite 2 buts à 1. Son premier match officiel a eu lieu le 3 septembre, face à la
Biélorussie pour les éliminatoires de l’
Euro 2012. La
France s’incline un but à zéro. Le match du 7 septembre 2010 est remporté par la
France 2 à 0 contre la
Bosnie-Herzégovine, celui du 9 octobre 2010 aussi de 2-0 face à la
Roumanie, puis celui du 12 octobre 2010 contre le
Luxembourg avec 2-0 également. Et enfin, l'année
2010 s'achève, derechef, sur une victoire contre l'
Angleterre en match amical avec cette fois-ci un score de 1-2. L'année
2011 commence très bien pour les Bleus de Laurent Blanc puisqu'ils gagnent 1-0 contre le Brésil. Le 25 mars 2011, les Tricolores enchainent une sixième victoire consécutive en s'imposant au Luxembourg 2 buts à zéro pour les éliminatoires de l’
Euro 2012. Les bleus font match nul 0-0 en match amical face à la Croatie le 29 mars 2011.
Le site
Mediapart diffuse, en avril 2011, le verbatim complet d'une réunion de travail de la DTN avec notamment
Erick Mombaerts,
François Blaquart et de nombreux membres de la DTN et accuse Laurent Blanc, sur la base de l'écoute du verbatim complet, de s'être déclaré favorable à l'instauration de quotas sur des critères raciaux lors de cette réunion tenue au sein de la FFF en novembre 2010
[4]. Dans un communiqué, il s’excuse s’il a pu heurter la sensibilité de certaines personnes avec l'emploi de termes, sortis de leur contexte, potentiellement équivoques, mais dit ne rien retirer. Il rejette toute accusation de racisme et affirme que la discussion portait sur le problème des joueurs à double nationalité ainsi que sur les modalités de détection et de sélection.