FFF : Le Graët présidentNoël Le Graët a été élu président de la Fédération française de football dès le premier tour de l'élection avec 54,39% des voix. Fernand Duchaussoy, donné favori, a recueilli 45,40% des suffrages et quitte la FFF. Eric Thomas n'a obtenu que 0,19% des voix.
Agé de 69 ans, Noël Le Graët était vice-président de la FFF depuis 2005, en charge notamment des dossiers économiques. Président du club de
Guingamp (qui vient de remonter en L2), il a également été président de la Ligue nationale de football (ancêtre de la LFP) de 1991 à 2000. Aux termes de la réforme des statuts votée le 2 avril, l'élection se déroulait pour la première fois au scrutin de liste. Outre le président, ses neuf co-listiers ont donc été également élus et formeront un comité exécutif qui remplace l'actuel Conseil fédéral. Ce comité exécutif est renforcé par le président de la Ligue de football professionnel et celui de la Ligue de football amateur, tous deux membres de droit.
Agé de 68 ans, Fernand Duchaussoy était le grand favori. Il avait été élu président de la FFF à titre intérimaire le 23 juillet après la démission de Jean-Pierre Escalettes suite au fiasco des Bleus lors du Mondial sud-africain. Le 18 décembre, il avait été élu président de plein droit avec 79,4% des voix. Noël Le Graët avait renoncé à se porter candidat à la veille du scrutin. Eric Thomas, 43 ans, animateur de l'Association française de football amateur, n'avait que peu de poids et surface médiatique face à Duchaussoy et Le Graët. Ce qui explique son très faible score.
"Il faudra mettre la surmultipliée"La gestion des crises successives (affaires des primes et des quotas notamment) a sans doute été fatale à Duchaussoy. Le président en exercice avait pourtant pris soin de ne prendre sur sa liste aucun membre de l'actuel Conseil fédéral, indissociable du naufrage sud-africain et du maintien de
Raymond Domenech de 2008 à 2010. En vain. Noël Le Graët, lui, a dû surmonter les critiques de ses opposants qui dénonçaient une "
campagne axée sur l'argent et surtout très auto-centrée", selon un président de district. Qu'est-ce qui a fait basculer l'élection en sa faveur ? L'ancien maire de Guingamp, chargé des dossiers économiques à la "3F", peut se prévaloir de quelques réussites éclatantes, comme la signature du contrat Nike, qui rapporte 42 millions d'euros par an.
Le Graët, élu samedi, aura peu de temps pour mettre en oeuvre son programme. Car dès décembre 2012, un nouveau scrutin est prévu, crucial car ouvrant la période qui conduira à l'Euro-2016.
"Dans les 18 mois à venir, la liste élue devra montrer sa capacité à faire bouger les choses. Il faudra mettre la surmultipliée", résume Jean-Pierre Louvel, président de l'UCPF (syndicat des clubs professionnels). Le Graët a dévoilé dans un bref discours les grandes lignes de son programme: "
ne pas laisser une DTN dispersée qui ne s'entend plus. Concernant les bi-nationaux, c'est une conversation qui ne doit pas exister au sein de la Fédé. Tout encadrement qui ne suit pas cela aura du mal à discuter avec l'exécutif". Le nouveau président a aussi évoqué un futur organigramme "peut-être plus court".AFO / Eurosport