FFF : L'ex, le joker et le sortant







La FFF élit ce samedi midi son nouveau président. Pour la première fois, 266 grands électeurs réunis à Paris à partir de 9h choisiront entre trois listes. Celle de Fernand Duchaussoy, le sortant, Noël Le Graët, son vice-président et Eric Thomas, issu du monde amateur. Des candidats bien différents.




DUCHAUSSOY, RUPTURE ET CONTINUITÉ
Elu en juillet à titre intérimaire puis de plein droit en décembre, Fernand Duchaussoy a pour lui d'avoir porté la réforme de la gouvernance ayant notamment abouti à une élection sur liste du président. Dans son projet, il met en avant sa volonté de diriger de façon collégiale. Pour lui, la FFF est une association sportive "avant tout". Pur produit du monde amateur (qui garde encore 63% des voix), il incarne la continuité à son corps défendant. Il a d'ailleurs pris soin de ne prendre sur sa liste aucun membre de l'actuel Conseil fédéral, indissociable du naufrage sud-africain et du maintien de Raymond Domenech en 2008. "Avec cette liste, une page se tourne", note un président de district. En revanche, sa gestion des crises successives (affaires des primes et des quotas notamment) a prêté à discussion.
LE GRAET, LE "CHEF D'ENTREPRISE"
"Le patron économique doit être le numéro un et le leader amateur le numéro deux, car, même si je ne devrais pas le dire, la FFF c'est une sacrée entreprise". En une phrase prononcée fin mai, le président de Guingamp et ex-patron de la Ligue (1991-2000) a clairement énoncé sa direction. Le Graët a axé sa campagne sur les questions économiques et son profil de chef d'entreprise. Trop selon un président de district qui explique que "cela n'a pas beaucoup plu" sur le terrain. Le vice-président actuel chargé des questions économiques, et à ce titre "père" des ressources accrues de la FFF depuis 2005, notamment avec le contrat Nike, a pris soin de caresser les amateurs dans le sens du poil ("Je souhaite que toute la ligne économique du foot amateur soit maintenue et améliorée"). Mais ses priorités restent le soutien de l'équipe de France et la DTN qu'il souhaite mettre "en ordre de marche" avec Joël Müller.
THOMAS, L'UTOPISTE?
Eric Thomas, vice-président du club de Montlouis-sur-Loire et président de l'Association Française de Football Amateur (AFFA), n'a pratiquement aucune chance d'être élu. Tout juste espère-t-il, comme il nous l'a confié, pousser les deux hommes à un second tour afin de faire peser ses voix dans la balance. Celui qui se présente comme le candidat du football amateur s'est démarqué par des propositions "décalées" comme la construction de 1000 terrains synthétiques pour les clubs amateurs ou le reversement des primes des joueurs internationaux au "foot d'en-bas". Des propositions qui lui ont valu d'être traité de démago par Duchaussoy et Le Graët." "Nous ne sommes pas moins qualifiés ni moins légitimes que d'autres pour diriger cette fédération, quand on voit le bilan catastrophique des deux sortants." A noter la présence de deux femmes dans sa liste contre une seule aux deux favoris.
ELECTION MODE D'EMPLOI
L'élection du comité exécutif de la FFF s'effectue au scrutin de liste, par vote secret de 266 grands électeurs. Si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, il lui est attribué l’intégralité des sièges. Si aucune liste n’obtient la majorité absolue, il est procédé à un second tour pour lequel ne sont maintenues que les deux listes ayant obtenu le plus de suffrages. Le président de la FFF sera la tête de la liste ayant obtenu le plus de sièges. A noter que la réforme de la gouvernance a institué une nouvelle répartition des voix entre professionnels (37% au lieu de 25% auparavant) et amateurs (63%).Philippe DA COSTA avec AFP / Eurosport